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De nouveaux personnages pré-tirés...

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Renaud
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(@renaud)
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Du bien bel ouvrage, comme à ton habitude.

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Dr Sordin Molus
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Pour question de points de règles en suspens, je laisse momentanément de côté le second perso humain prévu, et vous livre en lieu et place un personnage pré-tiré galarien d'âge mûr, spécialisé dans les investigations criminelles [eh oui, dans GEIST, il y a "Enquête"!]: le Professeur Heygon Férik, Machiniste (27 ans, 1m92, 70kgs), un mélange distrayant de Sherlock Holmes et de Richard Castle, avec une pointe d'Inspecteur Gadget (encore qu'il déteste cette dernière comparaison!).

Èpholant S'Aliothis Garzim Tan Sélimileh Heygon Férik (Férik ou Heygon tout court, lors des interactions sociales courantes) est déjà un Galarien d'âge mûr, puisqu'il est né en 2178 sur le monde-éden d'Èpholant, une colonie petite, mais ancienne et prospère du Bassin d'Annos. Férik est issu de la dernière couvée mise au monde par Heygon Athameer, alors dalatrace du clan Heygon: c'est donc à ce titre qu'elle fut présente lors de l'éclosion de Férik, de ses neuf frères, et de son unique sœur Ju'un. Jusqu'en 2186, son enfance demeura sans histoire, en dehors du fait que ses tests et son parcours scolaires révélèrent une intelligence hors normes, même pour un Galarien.

Èpholant ne fut jamais directement menacée lors de la Guerre du Dernier Cycle. Mais c'est pourtant lors de cette crise majeure que le jeune Férik se distingua pour la première fois. Peu après le retour des Moissonneurs, il se mit à noter chez l'un de ses oncles, Heygon Haresh, quelques bizarreries et incongruités qu'il trouvait de plus en plus troublantes. Haresh était revenu depuis peu d'un voyage de prospection près du Voile de Persée, et Férik semble bien avoir été le seul à remarquer qu'il n'était plus vraiment le même. D'abord tenté de s'en ouvrir auprès du garant du maintien de l'ordre de son secteur urbain, le jeune Galarien ne tarda pas à relever chez celui-ci les mêmes anomalies, à un niveau plus marquant encore. C'est finalement un autre de ses oncles, Heygon Xender, un vétéran respecté du GSI, que Férik alla trouver. A l'âge de 8 ans seulement, l'adolescent parvint à expliciter et étayer ses soupçons de façon assez cohérente et convaincante pour persuader l'enquêteur chevronné d'avertir ses anciens collègues. Il se trouve qu'à titre confidentiel, Xender avait été instruit des symptômes de l'endoctrinement par les Moissonneurs, connus du GSI depuis Virmire, un état que le jeune Férik avait su discerner sans en pourtant avoir jamais entendu parler. Les deux endoctrinés furent bientôt arrêtés, ainsi que quelques autres individus de plus dans leurs entourages; mais au final, ils échappèrent à leur jugement, puisque au moment de la chute des Moissonneurs, tous tombèrent dans un coma dont ils ne se réveillèrent pas.

Du fait de ses nombreux gisements de matériaux supraconducteurs rares, Èpholant s'est spécialisée de longue date dans l'industrie d'armements de pointe: la colonie abrite ainsi quelques unes des plus grosses fortunes de l'espace galarien. Sans compter parmi celles-ci, le clan Heygon est toutefois assez aisé pour que la plupart de ses membres, nantis de confortables portefeuilles d'actions, puissent se consacrer pleinement à leurs passions personnelles. Par tradition pourtant, les membres de cette respectable famille sont conditionnés à demeurer utiles à leur communauté du mieux de leurs moyens. C'est dans la foulée du décès de sa mère, en 2188, que Férik entama des études de technologie d'application militaire à l'Université de S'Aliothis sur Èpholant, dont c'est l'un des cursus privilégiés, en même temps que cinq de ses frères de couvée. L'émulation familiale poussa les jeunes Heygon à se surpasser; mais il apparut vite cependant que l'intellect exceptionnel de Férik laissait loin derrière lui tous ses frères, pourtant des garçons fort brillants.

Pourvu dès 2192 d'un doctorat en conception, programmation, et gestion d'IV de combat, l'étudiant modèle fut recontacté par son oncle Xender, qui lui offrit un poste au sein du GSI: son coup d'éclat de 2186 était en effet resté en bonne place dans les dossiers de l'illustre institution galarienne. Férik atteignit rapidement le statut d'officier de renseignements: à partir de là, ses talents technologiques se retrouvèrent moins souvent mis à contribution que son extraordinaire esprit d'analyse synthétique, ainsi que son don inné pour percer à jour la dissimulation et confondre le mensonge. Les nombreux interrogatoires qu'il mena, les recoupements qu'il opéra, les réseaux d'agents doubles qu'il développa, contribuèrent à abattre quantité d'organisations pirates, terroristes ou criminelles. Heygon Férik servit avec le GSI durant trois années bien remplies, avant qu'une blessure nécessitant une longue rééducation ne l'éloigne définitivement des rangs. Il consacra alors une petite année de convalescence à revenir enseigner les technologies d'usage militaire à l'Université de S'Aliothis, y acquérant le titre de Professeur; mais il réalisa vite que là n'était pas sa vocation. Le terrain lui manquait, et surtout cette lutte mentale pour la recherche de la vérité, devenue une routine addictive pour son esprit hyperactif.

En 2196, il surprit tous ses proches en annonçant sa décision d'entrer dans les services de police d'Èpholant. A l'exception notable des crimes passionnels, une notion totalement ignorée chez eux, les Galariens connaissent les mêmes délits, trafics, violences et crimes de sang que n'importe quelle autre espèce développée de l'espace concilien, dans la même proportion. Pour autant, la lutte contre le crime, non quantifiable en terme de productivité, est loin d'être valorisée au sein de l'Union Galarienne: n'y rejoignent généralement les forces de police que les éléments les plus médiocres et les moins motivés de leur espèce. En raison de son bagage universitaire et de ses antécédents au GSI, Férik fut nommé directement garant du maintien de l'ordre d'un secteur urbain de S'Aliothis, un secteur toutefois notoirement miteux que nul n'aurait songé à lui disputer. L'outsider ambitieux ne tarda pourtant pas à acquérir une belle réputation au sein des services galariens: en instaurant un sérieux écrémage puis une solide remise à niveau parmi ses agents, en dirigeant personnellement de nombreuses enquêtes et en suivant de près la plupart des autres, il obtint rapidement un taux d'élucidation exemplaire au niveau planétaire d'Èpholant. Cette réputation d'expert lui valut d'être appelé en renfort sur plusieurs affaires criminelles épineuses sur d'autres mondes galariens, Erinle, Nasurn, et même Sur'Kesh.

Désireux d'explorer de nouveaux horizons galactiques, Férik quitta la police en 2200, profitant de ses rentes familiales pour entamer en dilettante une carrière d'enquêteur privé. Il établit dans un premier temps son activité à Nos Astra, sur le monde carrefour d'Illium – puis après s'y être fait un nombre assez conséquent d'ennemis mortels, déménagea au bout d'une année vers la Citadelle. Cela lui permit de vivre au cœur d'une importante communauté humaine, une espèce qu'il rêvait depuis longtemps déjà de côtoyer au plus près.

Dès qu'il commença à résoudre des affaires criminelles sortant de l'ordinaire sur Èpholant, Férik conçut l'envie de retranscrire et de publier le récit de ses enquêtes. Hélas, il n'existe aucune demande pour ce type de prose chez les Galariens, où ce genre littéraire est totalement inconnu. Férik réalisa vite que la seule espèce concilienne ayant développé une abondante littérature policière à succès était l'humanité. Approchant cette espèce par ce biais, il se prit vite de passion pour cette littérature exotique, tout spécialement pour son âge d'or, le 20e Siècle occidental. Il dévora à cadence rapide tout ce qu'il put trouver sur l'Extranet: être capable d'assimiler l'intégrale de Georges Simenon en l'espace de trois nuits est un avantage galarien non négligeable! De plus en plus fasciné par les Humains, Férik élargit ses champs de lecture, mettant à contribution tous les supports à sa disposition pour tenter de pénétrer la psyché de cette espèce, depuis les œuvres de Dostoïevski jusqu'aux précis de neurosciences, et même au courrier du cœur!

Ayant trouvé un éditeur humain sur la Citadelle, Heygon Férik publie depuis 2201 sous le pseudonyme d'Arjen Gal (anagramme limpide de Galarien!), avec un réel succès public, les enquêtes du Professeur Egon Félix, un héros dans la plus pure tradition des détectives amateurs terriens reprenant d'authentiques affaires résolues par son auteur, réécrites et adaptées à l'intention du lectorat humain. Il est ainsi question de porter prochainement à l'écran sur Terre "L'Honorable Don Allégorio", une des plus célèbres nouvelles du détective humain de fiction, largement inspirée du scandale de la dalatrace empoisonneuse d'Aegohr, une sordide histoire de lignée que le policier galarien avait autrefois élucidée.

En tant qu'enquêteur privé, Heygon Férik, dit "Le Professeur", se tailla rapidement sur la Citadelle une réputation d'efficacité aussi méritée que celle qu'il avait acquise dans les services galariens puis à Nos Astra. Il humilia à plusieurs reprises le SSC en résolvant à titre privé, de sa propre initiative ou sur demande de familles essentiellement humaines ou galariennes, des affaires classées sans suite par les forces de police de la Citadelle. En 2203, ce glorieux service dut ravaler sa fierté en sollicitant l'aide de "ce sale fouille-merde de lézard pédant!" sur une enquête délicate impliquant les plus hautes sphères des communautés galarienne et humaine. Grâce à son entregent auprès des Humains les plus cultivés, à ses connexions avec le GSI et la police de Sur'Kesh, et à son réseau d'informatrices dans les quartiers chauds et activités "mondaines" de la Citadelle, "Le Professeur" parvint à démêler cette affaire sans anicroche, en ayant le bon goût d'en laisser tout le bénéfice au SSC.

À la suite de cette première collaboration, le SSC fit de plus en plus souvent appel à cet expert criminaliste, jusqu'à lui concéder un statut de consultant officieux: Férik lui-même, soucieux de ne pas effaroucher ses informateurs, avait insisté pour n'être tenu par aucun lien officiel envers les services de police. C'est en prospectant les dossiers du SSC à la recherche d'enquêteurs réunissant les critères de parcours diversifiés, de méthodes hétérodoxes, et de résultats exceptionnels, que les recruteurs du MDC tombèrent en arrêt devant le profil du consultant privé galarien. Toujours en quête de nouvelles expériences, tout en restant nostalgique de son temps passé au GSI à affronter le danger aux côtés de redoutables frères d'armes, "Le Professeur" accepta sans hésitation la proposition qui lui fut faite de rejoindre les rangs des GEIST.

Notes: Heygon Férik est un Galarien de peu de mots, qui observe et réfléchit généralement dans le plus grand silence. Pour autant, cela n'ôte rien au charisme naturel de sa personne: quand "Le Professeur" parle, on l'écoute! Il est courant de le trouver sur des scènes de crime entouré de ses deux drones, programmés pour cartographier la zone et y scanner les trajectoires balistiques, émissions thermiques résiduelles, traces d'ADN, etc. Férik trouve navrant que le ballet virevoltant de ses adjoints sphéroformes lui ait valu de la part des agents humains du SSC le surnom d'"Inspecteur Gadget", ce lamentable sous-produit de leur culture populaire, alors que c'est en hommage à deux des plus illustres faire-valoirs issus de la meilleure littérature policière terrienne que lui-même a nommé ses drones "Docteur Watson" et "Capitaine Hastings"! C'est également par mimétisme vis-à-vis de nombre de ses idoles de fiction, détectives humains du 20e Siècle, qu'il a adopté l'usage de fumer à la pipe du tabac terrien, habitude que la plupart de ses congénères amphibiens trouvent proprement répugnante. Plus encore qu'excentrique, Férik peut parfois se montrer délibérément provocant. Ainsi, lorsqu'il doit endurer la compagnie déplaisante d'un individu qui qualifie ouvertement les Galariens de lézards (il en existe encore!), il prend généralement plaisir à lui gober les insectes au ras du visage, tout en conservant par ailleurs une attitude parfaitement impassible: une manière comme une autre de tirer la langue...

Phéra, une enfant asari de Nos Astra qui vient de fêter ses 4 ans, a demandé pour la première fois à sa mère qui est son père. En 2200, la Matrice Althara Sinamari l'avait délibérément conçue lors d'une longue étreinte empreinte d'émotion, à l'insu du troublant détective galarien sans l'intervention duquel elle serait devenue la dernière victime en date d'une redoutable tueuse Ardat-Yakshi sévissant sur Illium. Férik n'a appris que tout récemment l'existence de sa fille; une larme est parvenue à lui échapper...




** 1 point d'Attributs (Sociaux) a été converti en 2 points de Compétences (Sociales).
** 2 points de Talents ont été convertis en 8 points d'Omnitech.
Note sur les fiches des drones M-713:
- IV=6 correspond ici à une Initiative de 6.
- Résolution=8 correspond ici à une Perception de 8.
- P8-I6-D2 sur la ligne Intégrité correspond à: Protocole:8, Intégrité:6, Détection:2.

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Renaud
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Très bon boulot, comme toujours.

J'aime beaucoup les petites idées saugrenues, comme le fait de fumer la pipe ou de gober des insectes pour déstabiliser les xénophobes.

Hâte de lire la suite !

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Dr Sordin Molus
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J'avais déjà tissé des personnages pré-tirés en brodant essentiellement autour de l'Avantage Assimilation. Maintenant, qu'est-ce que cela pourrait donner en se concentrant sur l'Avantage Géant, pour une espèce survivant péniblement en milieu confiné, où cet "Avantage" est l'une des pires malédictions qu'on puisse imaginer: les Quariens? Voici une occasion à la fois de jouer un rôle totalement à contre-emploi pour un Quarien, et d'interpréter un ogre aux pognes intimidantes et au sale caractère qui ne soit pas un Krogan, l'équivalent de Requin (James Bond®) en plus futé et plus blindé. Je vous présente donc Boryas'Amson nar Soedraal, Commando (32 ans, 2m18, 125kgs), Quarien déraciné et chien de guerre par vocation.

S'il est un lieu où les enfants atteints de gigantisme souffrent plus que les autres, c'est bien sur la Flotte Nomade quarienne où l'espace vital est mesuré à l'extrême. C'est là que Boryas'Amson nar Soedraal est né en 2173, fils unique de Meehar'Amson, technicien machines, et de Korah'Shkelon, officier d'approvisionnement sur le Soedraal. Au cours de son enfance en milieu confiné stérile, la croissance du jeune Quarien apparut vite comme anormale, puis comme inquiétante. A l'âge de 14 ans, il avait déjà dépassé la taille de 2 mètres! Boryas avait en plus eu la malchance de naître et de grandir sur l'un des vaisseaux les plus exigus de la Flotte, le Soedraal étant un ancien porte-barges volus aussi long qu'effilé, aux ponts particulièrement bas de plafond! Il fallut pourtant trouver au jeune garçon un espace à sa mesure, en le plaçant avec des enfants plus âgés qu'en outre sa taille effrayait moins. Le plus difficile, à l'issue de sa croissance, resta de lui confectionner une combinaison hermétique qui soit à sa taille!

Lorsqu'en 2196 Boryas atteignit l'âge de partir en pèlerinage, se présenta un écueil qu'il avait vu venir de loin. Tout jeune pèlerin doit solliciter d'un capitaine le privilège de pouvoir revenir servir sur le vaisseau de ce dernier à l'issue de son périple. Or aucun équipage ne souhaite s'encombrer d'un dévoreur d'espace et de ressources tel que ce véritable ogre quarien, que beaucoup avaient d'ailleurs méchamment surnommé "Geth Prime"! Même les capitaines des vaisseaux agricoles, pourtant les navires les plus spacieux de la Flotte, durent refuser sa candidature sous la pression ferme de leurs conseils de bord. C'est ainsi que le malheureux Boryas devint un cas rare, mais pas inédit, de Quarien banni de la Flotte pour simple inaptitude à y trouver sa place, avant même d'avoir entamé son pèlerinage.

Boryas'Amson dut être déposé sur le monde développé le plus proche comme le dernier des criminels, sans pourtant avoir commis la moindre autre faute que d'être né. Lorsqu'il fit ses adieux à ses parents, les seules personnes dont il ait jamais vraiment été proche sur la Flotte, les seules qui l'aient jamais accepté comme il était, il avait déjà compris qu'il était condamné à mener le reste de son existence au milieu d'espèces étrangères; que jamais il ne pourrait se lier durablement avec d'autres Quariens, lui le "vas Nedas", le membre d'aucun vaisseau, le vagabond aux yeux mêmes d'autres vagabonds; que jamais il n'aurait d'épouse quarienne ni d'enfant de son sang. L'amertume qu'il ressentit en ces instants, assez brûlante pour embraser l'univers entier, ne l'a jamais totalement quitté depuis.

Sur Lorek, monde butarien ouvert de la Nébuleuse d'Oméga, le Quarien exilé put trouver divers petits boulots qui lui permirent de vivoter. Au moins ses employeurs se montraient-ils nettement plus polis avec cet espèce de grand Geth masqué qui aurait facilement pu leur broyer le crâne entre ses trois doigts, qu'avec le nomade quarien moyen. Les travaux de force que les compagnies de manutention ou d'exploitation minière butariennes confiaient volontiers à ce géant, lui permirent de développer une masse musculaire restée longtemps négligée dans les coursives étroites du Soedraal. Y jouèrent toutefois aussi un rôle les heures de sac de frappe pour tenter de canaliser sa colère permanente, et surtout les stéroïdes turiens de contrebande, en principe déconseillés aux Quariens, mais aux effets surprenants sur son métabolisme: sa densité musculaire, son irrigation tissulaire, et ses capacités de récupération s'en trouvèrent extraordinairement accrues!

Boryas se retrouva bientôt à traîner son aigreur ressassée et ses muscles tous neufs dans les bars à dockers de Lorek, à noyer son mal-être dans les dangereux tord-boyaux volus, ou à défier au bras de fer des Butariens adeptes de la gonflette, pour une tournée gratuite. Il lui arrivait même de s'engager en compétition contre des Krogans, trop stupides pour comprendre le handicap que représente leur bras trop court, mais assez mauvais perdants pour que la compétition dégénère régulièrement en baston – pour la plus grande joie du colosse quarien. C'est par une longue pratique du terrain que celui-ci apprit à cogner, esquiver et encaisser. C'est ainsi qu'ayant observé la tendance qu'avaient ses adversaires à considérer sa verrière faciale comme son point faible, il adopta vite la tactique de sembler la laisser exposée pour mieux les feinter.

Banni de nombreux bars l'un après l'autre, connu pour ses accès de colère dévastateurs qui lui fermaient également les portes d'employeurs potentiels, Boryas n'était pas loin de sombrer définitivement lorsque sa réputation joua pour lui dans un tout autre sens. Un soir de déprime de 2198, un Krogan qu'il connaissait de vue vint lui proposer un engagement à l'essai dans le groupe mercenaire des Berserkers, autrefois fort redouté. Avant 2186, les Berserkers n'employaient que des Vortchas, des Krogans et des Varrens. Après la Guerre, l'organisation très amoindrie dut élargir son recrutement à d'autres espèces susceptibles de maintenir ses standards de puissance brute et d'ultra-violence. La reconstruction sur Tuchanka tendait à regrouper la diaspora krogane, et rendait de plus en plus difficile le recrutement des puissants guerriers qui avaient autrefois fait la réputation des Berserkers. Alors un Quarien gigantesque, bon cogneur, mauvais coucheur, et capable de renverser des Krogans au bras de fer, était toujours bon à prendre. Boryas accepta l'offre, mais insista pour négocier un contrat personnalisé, impliquant que jamais il ne devrait être amené à affronter d'autres Quariens.

La nouvelle recrue s'entendit plutôt bien avec les Krogans, avec qui il entretenait un respect mutuel, ponctué de saines bagarres sans outrance. Son intégration n'alla toutefois pas sans quelques difficultés par ailleurs – mais rien qui ne puisse être résolu par la violence, un sujet qu'il maîtrisait plutôt bien. Boryas fut ainsi adjoint à un groupe de mercenaires vortchas, en quelque sorte en tant qu'appoint blindé. Il ne parvint à se faire respecter de cette vermine teigneuse qu'après avoir saisi par le cou les deux Vortchas les plus hargneux, et les avoir hissés au bout de ses longs bras en ne les reposant qu'à la limite de la suffocation, tout en les avertissant que la prochaine fois, ils ne retoucheraient pas le sol vivants! C'est ainsi qu'au bout de quelques mois, la nomination de Boryas à la tête de son escouade ne souleva que l'enthousiasme unanime et dissonant des Vortchas. Autre antagonisme, les nouveaux Berserkers s'étaient alignés sur Eclipse en acquérant plusieurs mécas gérés par des Ingénieurs galariens, et ceux-ci commencèrent par regarder de haut (au sens figuré!) ce petit bricoleur de vagabond quarien difforme. Ils changèrent toutefois d'avis après que Boryas eût sauvé la vie d'un des plus respectés d'entre eux, sur le point d'être broyé par un méca YMIR piraté. Par la suite, les Galariens tendirent à se mettre sous la protection personnelle du puissant guerrier quarien, à en faire en quelque sorte leur mascotte du champ de bataille, et en retour lui enseignèrent bien des savoirs auxquels il n'aurait jamais eu accès empiriquement.

Il restait cependant des aspects de son travail chez les Berserkers que Boryas détestait cordialement. Spécialement lorsqu'il recevait l'ordre d'employer la pression écrasante de ses mains aux fins d'"interrogatoire" de prisonniers entravés... Et puis en 2201, il y eut cette journée de trop. Celle où il participa à l'attaque d'un avant-poste minier humain sur Thérum. Une sombre histoire de protection non payée. Les postes de garde neutralisés, les accès sécurisés, les fuyards abattus, les soutènements piégés, les infrastructures volatilisées... Une procédure de rétorsion tragiquement classique. Et au milieu des décombres, parmi les corps fumants, ceux de plusieurs ingénieures contractuelles quariennes qui s'étaient dissimulées dans les bâtiments. Des pèlerines, tout comme Boryas lui-même aurait pu l'être dans une autre vie. Pour le mercenaire quarien, cela constituait un cas de rupture du contrat qu'il avait signé avec les Berserkers. Il s'arrangea peu de temps après pour déserter. Depuis, il reste dans le collimateur de la redoutable organisation. Il prévient parfois ceux avec qui il travaille de cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Mais pour le reste, il refuse généralement d'évoquer ces années de sa vie.

Boryas poursuivit dans les Système Terminus une carrière de chasseur de primes occasionnel et de mercenaire freelance, travaillant au sein de différents groupes ad hoc le temps d'un unique contrat, rarement deux fois avec les mêmes personnes – ce qui lui convenait tout à fait. L'autre différence avec son temps passé chez les Berserkers était qu'il n'acceptait plus que les missions n'allant pas contre une certaine éthique personnelle qu'il s'était fixée: Thérum avait été pour lui un choc moral salutaire. Le géant quarien pouvait se permettre cette sélectivité: son allure générale, son équipement impressionnant, la vague rumeur qui faisait de lui un vétéran des Berserkers, parlèrent d'abord en sa faveur comme de l'un des plus dangereux freelances sur le marché; puis sa réputation bien établie put prendre le relais. Il prit ainsi part à des opérations ponctuelles aussi "éthiques" que l'attaque de bases pirates positionnées aux marges de l'espace butarien, le démantèlement de cellules de renseignement désignant leurs prochaines cibles à des raids esclavagistes, ou encore l'éradication de "mouvements de libération" dont la principale activité était de rançonner et terroriser leur propre population.

A l'insu de Boryas, la plupart de ces contrats "éthiques" qu'il mena à bien, émanaient en fait d'organisations étatiques aussi honorables que les services secrets de l'Alliance, le GSI galarien, et même le Ministère de la Défense Concilien. Il arrive en effet que ces services souhaitent éviter d'engager leurs propres agents dans certaines situations où leur capture pourrait déclencher une crise ouverte avec des puissances clés des Systèmes Terminus, voire même avec la Nouvelle Hégémonie butarienne. Au fil de contrats récurrents, le Quarien fiché par ces puissants employeurs passa progressivement du statut d'"élément prometteur" et de "contractuel fiable" à celui d'"élément de terrain exceptionnel, meneur né, faisant régulièrement preuve d'une droiture et d'un sens du devoir rares chez les mercenaires", "envisager de lui confier à temps plein le management d'équipes contractuelles"...

Après la tension puis la rupture des relations avec l'Amirauté quarienne, il est devenu de plus en plus difficile pour le MDC en quête de nouveaux agents GEIST de recruter en dehors de la Flotte Nomade des Quariens qui à la fois soient des combattants de valeur expérimentés, et ne soient pas des criminels sans loyauté exilés par leurs semblables. Boryas'Amson nar Soedraal était pourtant de ce petit nombre: inébranlable blindé bipède derrière lequel reformer un groupe chancelant, incomparable bête de combat au corps-à-corps marteau krogan en main, le titan quarien a très souvent, rapports à l'appui, fait preuve des qualités morales d'un authentique soldat plus que d'un vulgaire mercenaire. Contacté, et informé de l'identité de ses précédents employeurs, Boryas ne s'est d'abord guère montré enthousiasmé par la perspective de devenir un simple troufion enrégimenté, fût-il d'élite, soumis à une hiérarchie et à des règles qui ne soient pas les siennes. Puis à la réflexion, il a vu dans l'entrée au service de la politique concilienne de paix et d'équilibre galactiques l'opportunité d'atteindre la rédemption pleine et entière qu'il recherche depuis Thérum.

Notes: Aux yeux d'un observateur non averti, Boryas peut facilement passer pour un grand golem balourd, malhabile de ses grosses mains, d'esprit épais et long à la détente. Mais ce n'est là que l'apparence qu'il offre ses adversaires potentiels pour mieux les abuser. Tout au contraire, il est extrêmement vif, souple, habile, précis, et il est également observateur, astucieux, et capable d'anticipation. Lorsqu'il le désire, il peut même faire montre d'une présence très impressionnante, voire oppressante.

Ce que le Quarien taciturne ne joue pas en revanche, c'est sa relative inaptitude à tisser avec les autres d'autres rapports que le rapport de force. Du fait de sa différence, il avait plus souffert que les autres Quariens du manque d'espace vital sur la Flotte, les quolibets et les reproches s'ajoutant à la promiscuité. S'il avait fait profil bas à l'époque par désir de s'intégrer, il est aujourd'hui très susceptible quant aux remarques sur sa taille et au respect de son domaine intime. Et la blessure restée ouverte de son ultime rejet par sa propre espèce, outre qu'elle l'incline au pessimisme, ne l'incite guère à rechercher la compagnie d'autrui, à accorder sa confiance, ni à nouer des liens durables.

Boryas semble en fait n'accorder une réelle affection qu'à certaines espèces animales. Lors de son passage chez les Berserkers, il eut un temps son propre Varren apprivoisé, Wrill, dont il avait su mater la férocité naturelle. Quand l'animal fut déchiqueté en interceptant un tir ennemi destiné à son maître, le Quarien en éprouva plus de chagrin que pour tous les Vortchas tombés au combat sous ses ordres.

Citation [voix synthétique de Quarien]: "Je bouffe des Geth Prime au p'tit déj'; des mécas Atlas le midi; et des YMIR le soir avant d'me coucher! Pass'que c'est plus léger..."




** 1 point de Compétences (Sociales) a été converti en 1 point de Talents.
** 1 point de Compétences (Sociales) a été converti en 4 points de Xéno.
** 2 points d'Avantages ont été convertis en 4 points d'Omnitech.

Dans la rubrique Armes, Boryas transporte un Marteau de guerre krogan, une arme impressionnante qui parvient tout juste à trouver sa place sur l'un des deux emplacements dorsaux de son armure Titan. Tout comme son Lance-Pic krogan, ce Marteau est un souvenir de son passage chez les Berserkers. Parvenir à soulever une telle arme face aux yeux de son vis-à-vis est déjà assez intimidant en soi; mais Boryas sait en outre la manier avec une efficacité dévastatrice. Sur la première ligne, les caractéristiques ont été remplies, mais les noms des armes blanches ne sont pas disponibles dans le menu déroulant du PDF éditable.
Note sur l'armure Titan (un modèle stérile pour géant quarien, spécialement confectionné aux mesures de Boryas, que celui-ci ne quitte pour ainsi dire jamais): les Talents "Seconde peau" (Infanterie, grade 5) et "Aisance" (Vétéran, grade 2) ramènent les malus en Dextérité et Discrétion à -1 et -1. Le malus de -1 en Dextérité, inamovible tant que Boryas refuse de quitter son précieux cocon blindé stérile, maintient sa Défense à 4 (son niveau en Astuce), mais fait tomber son Initiative à 7 et sa Vitesse à 9.

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Renaud
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La bonne grosse brutasse ! Mais où vas-tu chercher tout ca ? :)
Je trouve l'idée tellement bonne que je vais peut-être en faire un PNJ dans ma chronique.

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