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récit campagne mass effect, scénario principal

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D'Eon
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(@deon)
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Navré pour le double post.

Suite et fin de la première sessions.

Le trajet se fit en silence. Faisant montre de l’agilité presque surnaturelle des gamins, leurs ravisseurs progressaient à une vitesse folle, serpentant entre les rochers tranchants comme des rasoirs avec une aisance née de l’habitude. A leur tête, affichant une mine concentrée, presque comique sur son visage juvénile, Peewee ouvrait la voie.

Chacun pour ses propres raisons, le trio observait leurs accompagnateurs. Raegarn cherchait à identifier des failles exploitables si la situation tournait au vinaigre, Kalco cherchait les plus dangereux, quoi que leurs lances et leurs arcs rendaient cette notion abstraite face à leurs armures de céramite, et Mirana scrutaient les visages, les attitudes, les comportements, en quête du moindre indice sur les relations et les éventuelles tensions entre tous ces jeunes.

Pourtant, malgré leur jeunesse, une unité certaine transparaissait dans chacun de leurs mouvements. Ils évoluaient avec une précision et une coordination qui en disait long sur leur habitude l’exercice et, malgré son entraînement, Raegarn dut admettre que, consciemment ou pas, ces gamins ne laissaient aucune faille dans leur surveillance, à la fois de leurs prisonniers et de leur environnement.

Deux petites heures plus tard, ils arrivèrent en vue d’un étrange spectacle. Au milieu d’un cirque rocheux délimité par des falaises se tenait une large butte de terre. Les pentes dévalaient jusqu’à une déclivité peu profonde, donnant à leur monticule des faux airs de butte médiévale fortifiée. Toutefois, la comparaison s’arrêtait là. Un assemblage hétéroclite d’armatures en bois moisir sur lesquelles étaient tendues des peaux magnées au mites, témoignant de la présence d’autres formes de vie animale que la terrifiante bestiole qui rôdait sur la plaine, constituaient un semblant de village. Campement ou bivouac aurait été un mot plus approprié.

Tandis qu’ils se rapprochaient, ils aperçurent une quarantaine de gamins, tous plus jeunes que Peewee, occupés à tanner ce qu’il restait d’un cuir, pomper de l’eau dans un ersatz de puits, sculpter des outils en os, en pierre ou parfois en bois. De petits feux crachotaient leurs flammes dérisoires çà et là, tentant vainement d’éloigner une fraîcheur et une humidité rendues stagnantes par les hautes montagnes, le soleil ne réchauffant le village que quelques heures par jour.

L’impression de misère qui se dégageait du campement était poisseuse, collant davantage à la peau des explorateurs qu’un seau de bave de limace. Pourtant, l’expression qu’affichaient les enfants relevait davantage de la franche curiosité que de la peur. Leur attitude laissait deviner qu’ils n’étaient pas plus inquiets que malheureux de leur sort. Mirana en conclut qu’ils n’avaient absolument aucune conscience qu’un autre mode de vie était possible, n’ayant connu que cela et n’envisageant guère d’autre avenir que celui de survivre dans ces montagnes pour échapper à la bestiole à l’extérieur. Sur leurs passages, des murmures s’élevèrent, sans que l’instinct des éclaireurs ne s’affole, les mioches ne faisant preuve d’aucune hostilité, seulement de la candide soif de connaissance typique des enfants, innocente et sincère.

Serpentant au milieu du fouillis de tentes et de cabanes de roseaux, les prisonniers arrivèrent devant une autre hutte. Elle se distinguait des autres par le portique de roseaux, décorés de différents fétiches, grigris et autres colifichets, qui encadrait l’entrée, la seule du village à sembler posséder une porte en dur. Autour du portique, plantées sur de fins poteaux de bois moisi, brûlaient des torches dispensant une chiche lumière.

D’un geste, Peewee les incita à pénétrer sous la cabane. L’atmosphère enfumée par des braseros où brûlaient des herbes malodorantes les prit à la gorge. Au centre, un cercle de gros galets délimitait un espace clos et ensablé, autour duquel étaient assis les trois Anciens. Comme ils s’y attendaient, les Anciens ne dépassaient pas la petite vingtaine. Le même genre de fétiche que sur le portique décorait leurs coiffes emplumées et leurs bâtons trop grands pour être crédibles. Le mobilier, aussi spartiate que le reste du village, rendait d’autant plus amusant leur déguisement outrancier, quoi qu’aussi terne et pauvre en couleur que le reste du campement.

De toute évidence, la nouvelle de leur venue les avait précédé, car celui qui semblait le plus âgé demanda.

« Alors c’est vous qui prétendez avoir survécu au togrut ? »
« En vérité, il est passé devant nous sans nous voir. » répondit spontanément Kalco.
« Et comment vous avez échappé aux autres ? » demanda agressivement son voisin de droite.

« Nous n’avons croisé que celui-ci. Il y en a beaucoup d’autres ? » Intervint Mirana, cherchant à reprendre la main en posant les questions plutôt qu’en les subissant.

« Alors vous avez eu de la chance. D’habitude, on ne survit pas sur la plaine. Les togruts dévorent tout ce qui y passe. »

« D’où venez-vous ? » demanda le plus petit des trois.

Prenant une inspiration profonde, l’Asari répondit. « D’un pays lointain, au-delà des étoiles. »

« Seuls les dieux protecteurs vivent au-delà des étoiles. » répondit avec assurance celui qui n’avait pas encore pris la parole.

Intriguée, Mirana relança. « Les dieux protecteurs ? »

« Oui, ceux qui nous ont appris à nous protéger des Togruts en vivant dans ces montagnes. Nous les prions pour qu’ils continuent à garder ce village hors de portée des dangers extérieurs » s’enflamma avec ferveur celui qui, de toute évidence, était soit le plus pieux, soit le grand prêtre du village.

« Pourtant, c’est bien de là qu’on vient. Si tu savais. » Marmonna Raegarn dans sa barbe.

L’un des Anciens devait avoir l’ouïe fine car, sans perdre son calme, il trancha d’une voix coupante comme un rasoir, vibrante d’autorité malgré son âge. « Nous allons vous garder pour la nuit et, demain, vous partirez. »

Et, sans attendre de réponse, il les congédia sans autre forme de procès, Peewee les emmenant à l’extérieur. N’ayant pas entendu son camarade, Mirana resta interdite devant la fin de conversation brutale. Avant d’avoir pu réaliser ce qui se passait, elle fut conduite avec les autres vers une tente au beau milieu du village. Sur le chemin, un bourdonnement incessant titilla ses oreilles. Les autres ne semblaient visiblement pas l’avoir remarqué. Ou alors ils le cachaient aussi bien qu’elle.

Le jeune chef les conduisit devant une cabane de roseaux, visiblement débarrassée à la va-vite de ses occupants afin de leur servir de lieu d’isolement pour la nuit. Appeler cela une cellule aurait été risible. Sans violence, Peewee les poussa à l’intérieur, en ordonnant à deux gamins de ne pas les laisser sortir et à un troisième d’aller leur chercher de quoi se nourrir.

« Bon, on la joue comment ? » entama aussitôt Raegarn, toujours pragmatique.
« On pourrait sortir en force sans qu’ils y fassent grand-chose. » suggéra Kalco, dont le ton indiquait visiblement que l’idée ne le dérangeait absolument pas.
« Certainement pas. » Coupa Mirana. « Ce sont des gosses et c’est nous qui leur avons fait peur. Puis, j’ai entendu un bruit étrange qui n’a pas l’air de coller avec le reste du village. Je veux aller voir ce que c’est avant. »
« Et tu comptes sortir comment ? »

Le sourire que renvoya Mirana frôlait l’insolence lorsque, sans un bruit, elle se leva en direction de la porte. Aussitôt, l’un des gamins, une petite chose aux cheveux qui autrefois avaient du être blonds, s’interposa.

« On vous a interdit de sortir. »

« Je voudrais aller prier les dieux protecteurs. » répondit-elle d’une voix de velours.

« On vous a interdit de sortir ! » répéta-t-il, buté.

« Mais je vais devoir partir demain et j’aimerais demander la protection des dieux. » feignit-elle de se lamenter, son visage devenant la supplication même.

Visiblement perturbé, le gamin trépignait sur place, pesant le pour et le contre. De toute évidence, ce besoin de protection lui parlait et il comprenait très bien ce que devait ressentir la créature en face de lui. Sous sa tignasse crasseuse, sa compassion le disputait aux ordres de son chef. C’est son camarade qui emporta sa décision. « C’est bon, je les garde, tu peux l’emmener prier. »

Visiblement peu sûr de lui, il emmène, sous le regard médusé de Kalco et Raegarn, sidérés par la facilité avec laquelle l’Asari a embobiné le gamin, la diplomate en direction du bourdonnement, tandis que la nuit tombait déjà, le soleil voilé par les hautes montagnes entourant le village.

En s’approchant du lieu de culte, Mirana vit un autel encombré de dizaines et dizaines de trophées, offrandes, bijoux, déposés en un fatras inextricable. Pourtant, au milieu de ce fouillis, elle reconnut aussitôt plusieurs objets. Certains étaient quariens, d’autres turiens, récents ou plus anciens.

Aussitôt, elle s’agenouilla, feignant de prier, en profitant pour observer l’autel à la recherche d’un quelconque indice sur ce bourdonnement qui émanait maintenant très clairement du pyrée devant elle. Cherchant à dégager la vue, elle se servit de ses pouvoirs biotiques. Un fin halo bleu cobalt entoura les différentes reliques, les soulevant de terre sous un « OH » silencieux du gamin qui la surveillait. Enterré sous le fatras reposait la source de ce bruit. Une structure cristalline formant un cylindre irrégulier luisait au milieu d’une table faite d’un métal qu’elle ne reconnaissait pas. Le cristal irradiait d’une lumière blanche si intense qu’elle en faisait mal aux yeux, des tâches de couleurs se promenant irrégulièrement à la surface du cylindre. A présent libérée des offrandes, l’autel se présentait clairement comme un objet de très haute technologie, vibrant d’une énergie que Mirana percevait sans mal.

L’objet de sa mission se tenait devant elle.

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Renaud
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(@renaud)
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Inscription: Il y a 4 ans

Le petit cliffhanger qui va bien à la fin :D
On va attendre la suite avec impatience du coup !

Ca confirme également que je suis parti sur une idée similaire pour le scénario que je fais jouer en convention en ce moment. Celle d'une confrontation avec une espèce primitive (une espèce inconnue en l’occurrence pour moi), avec ce que cela implique de problème de communication et de questionnement étique sur le fait d'intervenir auprès d'une espèce primitive.

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Kermi
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(@kermi)
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Inscription: Il y a 7 ans

Super le récap. :)

Du coup à vendredi pour la suite. :D

EDIT: La suite sur table hein, pas le récap forum. ;)

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D'Eon
Posts: 52
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(@deon)
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Inscription: Il y a 7 ans

Bah alors Renaud, on va enfreindre la directive première? :)

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Renaud
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(@renaud)
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Inscription: Il y a 4 ans

Interdiction d'enfreindre la "Première directive" !!!

Mais... Parfois les choses sont plus compliquées que prévu ;)

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